Depuis 1976, nous assistons à une suite ininterrompue de réforme de la sécurité sociale. Mme Bachelot y va également de sa réformette afin de ne pas déroger à la tradition. Il est vrai que 3.6 milliard d’Euros de déficit ( presque 24 milliards de nos bons francs) ça fait désordre. Alors trouvons de nouvelles recettes pour combler ce nouveau gouffre ! Pour ne pas augmenter les prélèvements sociaux obligatoires, on nous redonne des mesurettes traditionnelles du style « abaissement du prix des génériques », « limitation des prescriptions de transports sanitaires », « limitation des arrêts de travail »…. La création d’une taxe pour les mutuelles et les assurances est également au programme. Celles ci étant bénéficiaires, la logique gouvernementale décide qu’il leur faudra participer à hauteur d’1 milliard d’Euros au colmatage. Même s’il peut être étonnant pour certains de voir des mouvements mutualistes faire du profit, je préfère de loin cette situation, car elle est le résultat d’une gestion saine et rigoureuse, tous ce qui manque à l’inverse pour notre chère bonne « Sécu ». Les bénéfices générés permettaient un maintient, voir une baisse des cotisations de leurs adhérents qui consentent à faire un effort pour financer une parti de leur dépense de santé. Cette contribution obligatoire se fera encore à leur détriment. Le patronat sera mis également à contribution à partir de 2009 (300.000.000 d’Euros seront dégagés sur des niches sociales telle que la participation ou l’intéressement par l’instauration d’une contribution sociale), malgré le mécontentement annoncé du MEDEF. A croire que dans ce pays, tous ce qui est producteur de richesse nationale doit être obligatoirement ponctionné ! Ce qui se vérifie pour un gouvernement orienté à gauche, est d’autant plus surprenant de la part d’un gouvernement de droite dont le leader se voulait être le « président du pouvoir d’achat ». Là, pour le coup, le pouvoir d’achat ne risque pas de décoller.
Le problème de
la Sécurité Sociale est ailleurs. Il y a longtemps qu’une vrai réforme aurait dut résorber ce déficit, mais pas un gouvernement jusqu’ici n’a eu le courage de s’attaquer aux vrais racines du mal. Il est vrai que la tache est ardue et peu populaire. On ne peut pas corriger les défauts de notre système de santé sans faire des mécontents, sans bousculer des mauvaises habitudes : coût exorbitant de certains médicaments produit par des laboratoires peu enclin à collaborer pour le redressement des finances de la branche maladie de la sécurité sociale, réorganisation de la carte médicale sur le territoire, arrêts de travail délivrés avec prodigalité par certains praticiens, mauvaises habitudes des patients … Mais gouverner, c’est prévoir, et prévoir n’est pas toujours populaire. Tant que nos gouvernants géreront ce dossier avec l’optique de ne fâcher personne, le gouffre financier de la sécurité sociale n’est pas prêt de se résorber, et, à terme nous risquons de perdre l’un des plus beaux fleurons de notre protection sociale. Il est vrai que l’UMP n’est plus à cela prêt ! Faire disparaître les acquis que le Général de Gaulle a obtenu pour
la France semble même la principale motivation de ce parti aux ordres des ultra-liberaux de Bruxelles.
PW